Une formation pour penser les questions liées au genre à l'école — Union des Réseaux Congréganistes de l'Enseignement Catholique

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Une formation pour penser les questions liées au genre à l'école

L’UNIFOC, union nationale des organismes de formation congréganistes, travaille depuis deux ans sur le délicat sujet de l’identité de genre, de son questionnement et de la transidentité. Deux années de prospective, de rencontres avec des témoins et des professionnels de différentes disciplines, d’étude, de dialogue, qui ont abouti à l’élaboration d’une action de formation de deux jours.

Pour la soixantaine de personnes réunies au Collège St Joseph du Parchamp à Boulogne-Billancourt (92), un établissement sous la tutelle des Sœurs de St Joseph de Lyon, ce furent deux jours riches et denses. Ils sont enseignants, éducateurs, chefs d’établissements, APS, délégués de tutelle, tous sont venus avec des questions nombreuses en lien avec la complexité des situations vécues sur le terrain.

L’objectif était de croiser les disciplines et les regards, en prenant comme point de départ la parole de personnes concernées. C’est donc Anne-Gaëlle Duvochel, femme chrétienne et transgenre, qui a ouvert la première journée, accompagnée par Jean-Michel Dunand, APS à Montpellier et fondateur de la Communion Béthanie, une communauté de prière qui a le commun désir de se mettre au service d’un nouveau regard porté sur les personnes transgenres et homosensibles. Les participants étaient ainsi invités à dépasser les clivages et les idéologies pour se mettre à l’écoute des personnes, dans leur singularité, et le caractère unique de chaque situation.

Des apports en psychologie (Dr Marie Devernay, Dr Serge Hefez), en philosophie et en sociologie, en particulier à partir des travaux de Judith Butler (Baptiste Jacomino, adjoint du directeur diocésain de Paris), en théologie (Marie-Laure Durand), en droit (Maître Eric Dez) ont nourri la réflexion des participants. Des ateliers en petits groupes ont permis de partager leurs questions, leurs craintes, leurs points d’appui, mais aussi de faciliter l’acquisition des nombreuses notions abordées pendant ces deux jours.

Frère Olivier Migot, religieux mennaisien, proposait régulièrement en fil rouge des « pauses méta » à partir d’une œuvre d’art de l’artiste portugaise Joana Vasconcelos exposée dans la sainte chapelle du château de Vincennes : L’Arbre de Vie. Une belle métaphore pour prendre conscience de la place du récit, de l’importance de la narrativisation, et permettre aux personnes de se dire dans le temps. Racines, verticalité, ailes.

Sur un sujet tel que celui-ci, il est autant nécessaire de prendre de la hauteur que de se pencher sur les réalités concrètes du terrain. Ainsi les participants ont pu assister à une table ronde entre divers acteurs : une mère d’élève transgenre, un adjoint au chef d’établissement, un chef d’établissement (tous deux dans le secondaire) et Nathalie Tretiakow, adjointe au secrétaire général de l’Enseignement catholique. Ils ont également bénéficié de l’expérience de la Fondation des Apprentis d’Auteuil sur ce sujet : Alice Ronsmans, cheffe de projet à la direction et à l’animation pastorale, a exposé, avec une grande clarté, une méthodologie concrète expérimentée par son réseau.

La journée s’est clôturée par un dialogue entre laïcs et religieux pour réfléchir aux appuis qu’offrent nos charismes sur un sujet comme celui-ci : Françoise Barbier, directrice de l’organisme de formation des sœurs de Saint Joseph de Lyon, et Sœur Marie-Pierre Chassaigne, Ursuline de l’Union Romaine, responsable de la pastorale du réseau méricien, ont mis en lumière combien l’inspiration du Père Médaille ou de Sainte Angèle Merici sont aujourd’hui encore d’une actualité vivante et porteuse.

« Je suis arrivée convaincue d’être déjà bien informée sur ce sujet, et en fait j’ai appris énormément de choses ! Les intervenants étaient de grande qualité, et on sentait que la formation était le fruit d’un sacré travail ! » dit ravie une participante à la fin de ces deux jours. « Le fait de commencer par un témoignage change vraiment tout, renchérit un autre, ça déplace, ça nous fait réaliser que derrière ce qu’on pense être des concepts ou des idéologies, il y a en réalité des personnes, et que chaque histoire est différente… ».