Ces idées reçues qui abiment les jeunes

Déficit de mixité sociale, dictature de la note, explosion des prescriptions de psychotropes… Ces trois sujets qui affectent diversement notre système scolaire défraient la chronique ces dernières semaines dans la presse. Si le point commun ne saute pas d’emblée aux yeux, il est pour autant inscrit au cœur de chacune des problématiques. Il suffit pour cela de les parcourir attentivement. 

13 mars

Dans un rapport intitulé Quand les enfants vont mal : comment les aider ?, le Haut Conseil de la Famille alerte sur la progression sensible de la consommation de psychotropes par les adolescents. Cette augmentation constante depuis 2010, jusqu’à 20 fois plus élevée que chez les adultes, pourrait concerner 5 % de la population. Parmi les motifs invoqués : le recul de l’accompagnement pédopsychiatrique au profit de la médicalisation d’une part, la quête de performance d’autre part. Un effet ciseau aux effets délétères qui met en lumière le mal-être des jeunes. 

Mais pourquoi une telle quête de « performance » ? Pour le comprendre, il suffit de considérer le sujet suivant.

15 mars 

Le Centre National d’études des systèmes scolaires publie une note qui alerte sur les tensions exacerbées par l’omniprésence des notes. Parents et élèves sont en permanence focalisés sur les résultats et cela génère des angoisses. Il est devenu moins important d’apprendre et de progresser que d’avoir une bonne note, sur-dimensionnant la recherche de performance au détriment de la progression. Un vrai non-sens que les psychotropes permettent « heureusement » de compenser … ou d’apaiser. 

Difficile pour autant de neutraliser le mal tant il est parfois entretenu par des pratiques sélectives et une recherche d’entre-soi.

Courant mars

Les nombreux articles relatifs à la mixité pointent les déséquilibres générés par les pratiques de dérogation à la carte scolaire et les conséquences désastreuses des politiques de la ville, facteurs de ségrégation. Cela questionne l’Enseignement catholique et l’invite à scruter les pratiques clientélistes de certains de ses établissements. Si paradoxalement, les recherches en sciences de l’éducation mais aussi en économie montrent de manière forte que la mixité sociale est un facteur d’efficacité, qu’elle élève le niveau de performance moyen d’un système et produit au final une élite scolaire et professionnelle plus large, la difficulté tient au fait que les familles comme les professionnels de ces établissements ne le savent pas plus qu’ils n’y croient. 

Quand une représentation tronquée de la performance tient lieu de boussole, le choix des familles risque de s’avérer contreproductif voire néfaste pour leurs jeunes. Certains esprits cyniques objecteront que Prozac et autres génériques « tranquillisent » alors « avantageusement » les jeunes peu convaincus, à raison, qu’ils évoluent dans un cadre favorable à leur réussite.

Ainsi, les dérèglements de la société alimentés par nos propres névroses trouvent-ils des solutions tout aussi artificielles que pernicieuses à des problèmes construits sur des croyances non fondées. Une logique juste imparable. 

Jean-Jacques Erceau – secrétaire général

Formation initiale à l'exercice de la Tutelle

NOUVELLE PROMOTION 2023 / 2025

Une nouvelle promotion se met en place pour vivre cette formation à partir de l'automne prochain. N'hésitez pas à vous inscrire après avoir pris connaissance du parcours et des modalités.

Organisation du parcours 

Le parcours est composé de 6 sessions de formation, réparties sur deux années à raison de 3 sessions par an. La première session de l’année constitue un tronc commun pour l’ensemble des stagiaires quelle que soit la mission exercée : elle pose un cadre commun de référence. Les sessions suivantes alternent des apports partagés et des temps d’exploitation spécifiques. Chaque session dure 3 jours équivalant 18 heures de formation.

Chacune des sessions est précédée d’une mise en projet qui introduit le sujet et sollicite une réflexion et un questionnement préalable de la part de tous les stagiaires sur la façon dont la thématique résonne avec l’objet même de leur mission. 

Chacune des sessions se prolonge par une invitation à mettre en œuvre et évaluer les apprentissages de la formation, au cœur de l’exercice de ses missions. A partir de ce qui aura pu se vivre dans le temps d’intersession, il s’agira de prendre la mesure des expériences conduites, d’en tirer les enseignements, d’actualiser la définition des rôles et modalités d’intervention, de construire et/ou de s’approprier les outils nécessaires à l’accomplissement de ce service.

Quelques règles partagées

Tout départ en formation implique un effort : votre agenda est contraint, vos priorités du moment sans doute ailleurs… Pourtant, les précédents stagiaires en témoignent, les bénéfices de cette formation sont nombreux et fondamentaux pour l’exercice quelles que soient les missions antérieurement exercées. 

« Cette formation m'a fait connaître les différents visages de l'Enseignement Catholique et permit d’élargir ma vision de ma mission : je me suis rendue compte que c'était une mission plus vaste et plus complexe que la seule promotion du charisme. Cela m'a fait comprendre l'importance d'une posture davantage professionnelle. J'ai encore plus goûté combien cette mission de Déléguée de Tutelle est une mission d'Eglise. »

« J'ai bien apprécié l'ambiance de nos sessions : écoute, respect, discrétion, convivialité, qualité des échanges, des intervenants, des animateurs. Cela m'a permis de bien cerner les différents points de la mission de Délégué de Tutelle et notre rôle. Il est important de ne pas travailler seul mais de pouvoir partager, communiquer en interne mais aussi en inter-tutelle. »

N'hésitez pas à télécharger le document de présentation et à vous adresser au secrétariat de l'URCEC pour toute information complémentaire.