52 paroles de jeunes
Qu'est-ce qui t'apaise ?
La musique, sans conteste, vient en tête de ce qui apaise quand la tempête affecte les cœurs. Plus généralement tout ce qui touche au monde artistique a cet effet apaisant. Et puis, il a le sport et les défoulements physiques qui, mobilisant avec effort le corps, calme les esprits.
Qu'est-ce qui te rend violent ?
Il y a la violence contre les autres ou contre soi. Au-delà de moments d’emportement ou de colère, visiblement, la violence qui fait le plus mal, c’est celle qui porte atteinte à sa personne ou à ceux que l’on aime. C’est vécu comme un signe évident de manque de respect.
Qu'est-ce qui te rend heureux ?
Le bonheur est dans le pré pourrait-on dire, en reprenant le titre d’une émission de télé célèbre. De fait, les jeunes ne trouvent pas leur bonheur dans tous les gadgets que notre société de consommation leur propose, mais dans des relations humaines. Rassurant, non ?
Qu'est-ce qui te fait rire ?
Le rire est le propre de l’homme. On pourrait parodier en disant qu’il est le propre des jeunes. En fait, pour eux, ce sont les petits riens, voire les bêtises, qui prêtent à rire. Et, bien sûr, la plus part du temps, ce sont des moments vécus en bande.
En qui as-tu confiance ?
Sans grande surprise, les membres de la famille sont au cœur de la confiance accordée par les jeunes. Et, plus que tout autre, il y a la Maman. « J’ai une confiance aveugle envers elle, ma mère. » nous dit William. Mais les amis les plus proches sont ceux aussi auxquels on accorde volontiers sa confiance.
L'envie de tout larguer ?
Un moment de déprime, un moment de colère, qui n’a pas eu envie de tout larguer, au moins une fois, dans sa vie ? Les jeunes n’échappent pas à cette règle. Mais le passage à l’acte n’est pas évident. Un seul avoue l’avoir fait. Alors, les jeunes sont-ils, somme toute, « raisonnables ? »
L'épreuve la plus difficile pour toi ?
Sans surprise, le harcèlement revient mais aussi les problèmes familiaux, notamment le divorce et la séparation. Si ces derniers ne remettent pas en cause l’importance de la famille comme pivot, ils expriment une réelle souffrance vécue par les jeunes. Comment accompagner un jeune dans la souffrance d’une séparation ? Difficile question, surtout si on en est un des protagonistes.
L'impardonnable ?
À la question : « Ce que je ne pourrais pas pardonner ? » la réponse fait quasiment l’unanimité : « la trahison ! ». Que ce soit en amitié ou en amour, c’est ce qui est pour les jeunes le plus difficilement pardonnable. « Quand tu me trahis, tu me plantes un couteau dans le dos. » nous dit Michelle Les jeunes semblent nous dire que l’impardonnable est définitif. Cela pose pour nous la question de l’éducation au pardon et de sa dimension chrétienne.
Le poids des mots
L’épreuve la plus difficile souvent citée est le harcèlement. Héloïse l’a particulièrement subi. « Tout le monde qui te regarde de haut en bas sur les réseaux sociaux, comme une pourriture, comme un déchet…Inès nous dit avoir reçu des paroles blessantes concernant ses origines. Face à ces paroles qui détruisent quelles paroles constructives sommes-nous capables d’opposer ?
Ce qui te fait pleurer ?
Pleurer de tristesse mais aussi de joie. Les deux cohabitent chez les jeunes. Et ces pleurs sont souvent liés aux proches, ceux à qui on est attaché (les animaux de compagnie ne sont pas exclus). Ce chagrin est souvent engendré par des décès. Guillaume souligne à quel point les critiques ad hominem touchent les jeunes
Et vous ?
Cet épisode donne la parole à Carla. Elle s’adresse directement aux adultes. Elle les invite à déchiffrer les codes que les jeunes leurs lancent. Au-delà d’une réponse positive à une question toute simple « Ça va ? », une attitude, un comportement, peuvent signifier, en fait, une réponse négative ou cacher une détresse.
Être accepté
Dans le groupe, dans la classe il n’est pas si évident que cela d’être accepté, surtout si l’on affiche, un tant soit peu, une différence. Et l’on sent bien en filigrane une souffrance. Une solution : affirmer sa personnalité en s’affirmant soi-même. « Je suis comme je suis, et puis c’est tout. »
S'accepter ?
Ce témoignage n’appelle pas de commentaire mais du respect. Sans contradiction William nous dit : « On est tous différents et c’est comme ça, il nous faut faire avec… si on est sur terre, c’est pour faire quelque chose, on n’est pas là par hasard… on est entre frères et sœurs, on devrait s’accepter que l’on soit d’une religion, d’une sexualité différente, d’une ethnie différente… Ce serait bien que tout le monde célèbre nos ressemblances plutôt que de regarder nos différences. »
Qu'est-ce que tu détestes le plus ?
On pourrait reformuler ainsi la question : « Qui détestes-tu le plus ? » On a le plaisir de constater que beaucoup rejettent « détester » comme trop fort ou loin de leurs sentiments. Quand ce verbe s’applique, c’est à ceux qui ont souffert de la maltraitance ou de la trahison d’un de leur proche. Nos interviewés n’aiment pas les racistes, les homophobes, ceux qui manquent d’ouverture d’esprit, les radins, les moqueurs mais surtout les prétentieux et les gens trop sûr d’eux. La liste n‘est pas exhaustive.
Qui admires-tu le plus ?
À la question « qui admires-tu le plus ? » les médias couronnent des artistes, des sportifs… C’est le cas de quelques jeunes interrogés avec des noms tels que Ronaldo, Angelina Jolie… Cependant ce ne sont pas eux qui sont au hit parade. C’est la famille. La figure du père s’impose, que ce soit des garçons ou des filles qui s’expriment. Mais la Maman est tout aussi présente notamment par son rôle de confidente. Les grands-parents sont bien là également. Les frère et sœurs sont aussi admirés comme modèle ou comme celles et ceux à qui on peut dire ce que l’on n’oserait pas confier aux parents. Et puis ces réponses : « C’est Jésus, parce que déjà ce mec il est fou ! » (Mélissa) « Les gens des rues… ils ont plus de courage que nous. » (Emmanuel).
L'amour ?
« L’amour c’est… » Pas facile de répondre à cette question. Comment exprimer un tel sentiment pourtant si important dans la vie de chacun ? Mélissa nous dit sa vision, non sans générosité : « Être là pour la personne, lui donner de l’importance quelque soit sa différence, sa façon d’être. »
Un meilleur ami
Indispensable, pas indispensable une ou un meilleur ami ? Pas forcément, mais reste qu’elle ou il est souvent là. Ce lien s’enracine fréquemment dans la petite enfance. Nos jeunes interviewés en attendent du soutien, de la bienveillance. Tara résume bien le sentiment de beaucoup : « …quelqu’un qui essayera de faire en sorte que je prenne toujours un bon chemin… qui m’aidera à avancer dans ma réflexion… avec qui je peux débattre… qui pourra m’accompagner dans les difficultés de la vie… »
Qu'as-tu appris de tes parents ?
À entendre nos jeunes interviewés, la famille est au cœur de tous les apprentissages. Parfois contradictoires. Au-delà de ces divergences, il y a un socle commun de valeurs. Les parents, ce sont eux qui apprennent la vie résume simplement Tiphaine.
Communiquer dans la famille
La communication n’est visiblement pas ce qu’il y a de plus simple. Les parents affairés à leur travail, très occupés et saisis, eux aussi, par les nouveaux moyens de communication ont du mal à écouter leurs jeunes.
Qu'est-ce qui est difficile à dire à ses parents ?
Ce qui est difficile à dire à ses parents ?, il y a bien sûr les bêtises, mais c’est d’abord ce qui touche à l’intime de ses relations amoureuses. Il est des « jardins secrets » que l’on souhaite préserver. Et puis il y a la difficulté de leur dire « je t’aime ».